Un verger est une plantation pérenne dont la phase juvénile, non productive, est plus ou moins importante (2 à 5 ans) et sa phase productive est, à priori, longue (10-15 ans). Il s'agit donc d'un investissement à long terme. Dans ces conditions, faire un mauvais choix peut avoir de graves conséquences économiques pour un producteur. On peut considérer que la durabilité d’un verger sera liée à trois facteurs distincts :

L’environnement pédo-climatique

La Guadeloupe offre une multitude de microclimats faisant varier, d’un verger à l’autre, considérablement la pluviométrie, l’ensoleillement, la température, le relief, l’altitude… Trois principales zones de production fruitière se distingue sur l’île : la Côte sous-le-vent, le nord Basse-Terre, la Grande-Terre. Les types de sol rencontrés sont également très diversifiés. Par exemple, les vertisols de la Côte sous-le-vent n’ont pas les mêmes caractéristiques physiques et chimiques que les sols ferralitiques de la région de Goyave.

• Un peu de théorie... le sol a trois rôles essentiels : il sert de support à la plante, il permet la fixation et la restitution d’éléments minéraux et il assure le stockage de l’eau. Ce réservoir d’eau se caractérise par : sa taille, correspondant au volume exploré par les racines ; la fraction de l’eau facilement utilisable permettant la croissance de la plante ; la fraction (ou réserve) difficilement utilisable qui permet à la plante de survivre mais pas de grandir. Utilisée quant la réserve facilement utilisable est vide ; la fraction d’eau stockée non utilisable par les plantes (variables en fonction du type de sol) ; la perméabilité (vitesse d’infiltration) qui influence le choix du matériel d’irrigation. A chaque type de sol correspondent des valeurs différentes (d'où l'intérêt de réaliser une analyse de sol avant de planter): un sol argileux par exemple stocke plus d’eau qu’un sol sableux, mais avec une fraction non utilisable supérieure. Le sol idéal pour les arbres fruitiers devrait avoir les caractéristiques suivantes : Profond, léger, bien drainé, fertile et à pH plutôt acide.

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Le choix de la culture

Le choix de l’espèce ou de la variété cultivées (et du porte-greffe dans certain cas) est bien évidemment étroitement liée à l’environnement pédo-climatique de la parcelle. Les exigences spécifiques des différentes espèces fruitières cultivées sont relativement bien connues par exemple pour les agrumes, le manguier, l’avocatier ou le goyavier ; ces connaissances sont parfois incomplètes pour les espèces moins cultivées (cerisier des Antilles, cachiman…). Il convient donc de faire un choix le plus objectif possible en fonction de ces critères tout en gardant en mémoire que diversifier ce n’est pas mal faire ce qui est bien fait ailleurs !

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Adaptation et intégration dans le système d’exploitation

Si les contraintes liées à l’environnement pédo-climatique et à l’espèce cultivée sont levées, la décision finale appartiendra tout de même au producteur. Il devra s’assurer des débouchés commerciaux potentiels et étudier l’intégration de cette nouvelle culture dans le système d’exploitation existant et plus particulièrement : vérifier l’adéquation avec ses autres cultures (non chevauchement si période de pic de travail connu), compétence technique suffisante (à défaut entreprendre une formation), outillage spécifique, immobilisation des terres (culture pérenne)…