La Guadeloupe : Caractères pédo-climatiques

Les types de sols et le climat imposent de fortes contraintes aux arbres plantés. Il convient donc de bien connaître les caractéristiques de la zone sur laquelle on plante. Or, la Guadeloupe, située au cœur de l’arc caribéen, présente une grande diversité de sols, ainsi que de micro-climats.

Les températures

Par 16°N de latitude, le régime thermique guadeloupéen est de type équatorial insulaire. Les moyennes les plus élevées concernent les zones littorales recevant les alizés de plein fouet (Grande-Terre) et la côte Sous-le-Vent (Basse-Terre). Suivant les sites et les saisons, les températures maximales moyennes mensuelles évoluent entre 25 et 32°C, et les températures minimales entre 19 et 25°C.

La pluviosité

On distingue quatre types de paysages :

• La Guadeloupe ‘sèche’ : elle correspond essentiellement à la partie calcaire de l’archipel (Grande-Terre, Marie Galante). Ces régions reçoivent moins de 1500mm de pluie par an, exceptée la région des Abymes.

• La Guadeloupe ‘humide’ : en position de transition entre la Grande-Terre orientale et la Basse-Terre montagneuse, se développe, depuis les Grands Fonds jusqu’au piémont nord oriental de la Basse-Terre, toute une zone dont la pluviométrie annuelle se situe entre 1500 et 2000mm. Cela concerne le Raizet, Blaizet (Grande-Terre), et Ste-Rose, Blachon et Lamentin (Basse-Terre).

• La Guadeloupe ‘hyper-humide’ : tout le massif volcanique de la Basse-Terre, situé au-dessus de 200 mètres reçoit une moyenne annuelle de plus de deux mètres d’eau ; la pluviosité augmente avec l’altitude. A Neufchâteau (250m), il tombe 3500mm par an. A 500m, au chemin de Féfé, 6600mm.

• La côte sous-le-vent : la côte Caraïbe, à l’abri des alizés, est relativement sèche. Cela s’explique par l’écran montagneux haut et continu qui se dresse comme une barrière face aux nuages arrivant de l’est.

Les saisons et les vents

Les types de sols de Guadeloupe

Les sols de Guadeloupe se divisent en plusieurs catégories, dont les principales :

• Les oxisols : localisation, du sud de Goyave jusqu’à Ste-Rose. Cultures principales : canne, banane, vergers. Ces sols ferralitiques sont profonds et très argileux. Ils sont friables et perméables, surtout dans les niveaux profonds. En saison sèche, leur dessiccation est rapide, mais la profondeur du sol et son uniformité permettent aux plantes à enracinement profond de résister au manque d’eau. Ce type de sol supporte une très large part de la production sucrière de la Guadeloupe, ainsi qu’une partie notable des jardins et des vergers. Avec des amendements calcaires fréquemment renouvelés, des engrais régulièrement apportés, les rendements peuvent être importants (cas de la canne). Par leur pauvreté chimique, ces sols conviennent mal à des cultures non fertilisées de type extensif.

• Les vertisols de la côte Sous-le-Vent : localisation, un peu à Baillif, surtout entre Vieux-Habitants et le sud de Pointe Noire. Ces sols sont compacts et ont des propriétés de gonflement, causes des larges fissures observées en saison sèche. Les blocs de terre soulevés par la charrue s’effritent spontanément par rétraction du sol exposé à l’air, ce qui permet d’obtenir une excellente structure.

• Les sols à allophane (andosols) : localisation : zone allant des hauteurs de Vieux-Habitants jusqu’aux hauteurs de Capesterre et de Ste-Marie. Lorsque ces sols sont desséchés en surface, on observe la formation de substances argileuses très particulières nommées allophanes, dont les propriétés de rétention d’eau sont considérables (jusqu’à 300% du poids du sol sec).

• Les sols brun-rouille à halloysite : localisation, auréole autour des andosols depuis Vieux-Habitants jusqu’à Capesterre. Caractérisés par la présence d’une argile particulière, l’halloysite. Ces sols sont pour la plupart cultivés. Le bananier y donne de bons résultats, mais les jardins familiaux y sont aussi bien développés. La fertilité naturelle y est bonne.

• Les ensembles dérivés de calcaires coralliens : localisation, Grande-Terre et Marie-Galante. On y trouve les sols calcimorphes à tendance vertique, des vertisols comparables à ceux de la Basse-Terre, et encore des vertisols à hydromorphie temporaire ou permanente, qu’on trouve uniquement dans les plaines basses et mal drainées (autour de Port-Louis, Anse-Bertrand).

• Les sols d’alluvions : localisation, Petit-Canal, ouest de Morne à l’Eau, nord de Lamentin, jonction Basse-Terre/Grande-Terre. En Grande-Terre, ces sols sont généralement des vertisols à hydromorphie temporaire. En Basse-Terre, les sols alluviaux n’occupent que des faibles superficies dans les fonds de vallées, et présentent une parenté manifeste avec les zones dont ils sont issus.