La connaissance de la taille ne peut s’acquérir par la simple lecture d’un exposé théorique, pas plus que par une pratique ignorant tout des lois de la physiologie de l’arbre. De plus, les arbres ne se ressemblant jamais complètement, l’arboriculteur est en permanence confronté à des cas nouveaux, et il est parfois nécessaire d’opérer un compromis entre divers facteurs opposés. C’est pourquoi le premier outil indispensable de la taille est la logique utilisée par le tailleur, et non son sécateur.
En effet, la suppression d’un rameau agit sur les pousses voisines par effet de renforcement, c’est-à-dire que la sève ne sera utilisée que par les rameaux qui auront été sélectionnés par l’arboriculteur, ces rameaux recevant donc une quantité supérieure de sève. Cela explique la nécessité d’adapter sa technique de taille à chaque arbre. En effet, un arbre déjà vigoureux recevant une taille sévère verraient ses rameaux déjà trop forts recevoir la sève des parties supprimées. La taille déchaînerait un surcroît de végétation qu’on a justement intérêt à éviter. En revanche, il sera plutôt conseillé de tailler vigoureusement un arbre affaibli, afin d’augmenter le rationnement des branches et rameaux sélectionnés.
Taille de deux arbres séparés : Arbre vigoureux : taille légère. Arbre faible : taille sévère.
Le problème le plus ardu pour le tailleur sera de tenir compte à la fois de ces deux principes dont l’application s’oppose, sans oublier que la taille d’ensemble de l’arbre doit avoir la prédominance sur celle du rameau.
Rappelons également que même si l’arboriculteur ressent une certaine douleur devant l’idée de tailler un arbre, il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un mal nécessaire, et que l'on doit s’efforcer de réduire au minimum grâce à la fumure et à de bonnes dispositions culturales.
Avant d’aborder la taille proprement dite, nous allons préciser certains aspects sur la physiologie du végétal, avec ses conséquences, et sur le matériel de taille.
Cas d'arbres mals formés :
Les défauts les plus courants :
Le mécanisme de la taille des Citrus est très simple. Ces arbres ont une propension exagérée à se ramifier qu’il faut combattre plus ou moins selon la vigueur de l’arbre, ou la force comparée des rameaux. On peut constater que les vieux orangers, mandariniers, etc…, non taillés, ont une frondaison extrêmement épaisse, l’extrémité des branches étant composée d’une multitude de branchettes serrées les unes contre les autres. Il en résulte une très mauvaise aération et une insolation défectueuse suivies du dessèchement de nombreux rameaux. La taille intervient pour éclaicir et aérer ce fouillis. Ce principe posé, examinons sur quels rameaux va porter la taille, en opérant un classement d’après l’ordre d’urgence des suppressions.
La taille doit s’adapter aux modes de végétation et de fructification particuliers à chaque espèce et à chaque variété. Nous pouvons utiliser ce classement, par ordre croissant de sévérité :
Cirad, UR Production Fruitière Guadeloupe
© CIRAD 2008 - Informations légales - Contact : Centre Cirad Vieux-Habitants