La fiche présentée ci-dessous est un outil d'aide à la décision, elle vous présente les gestes à suivre afin d’y réussir. Tout se joue dés l’implantation du verger. Afin d’accéder à ces points référez-vous sur ce site aux fiches densité de plantation, porte-greffe et taille . Seront abordés dans cette fiche, que les étapes à suivre sur un verger déjà implanté.

Deux conditions préalables à l'utilisation de cet outil :

• Le point essentiel à respecter en tout temps, si l’on veut avoir de bons rendements tout en raisonnant ses traitements, est d’être présent régulièrement sur sa parcelle.

• Supposons que ceci soit fait, vous vous familiariserez alors facilement avec le microcosme qui compose votre verger. La deuxième étape à suivre étant de savoir reconnaître les insectes, acariens et maladies d’importance économique (c’est-à-dire ayant assez d’impact sur le verger pour causer des pertes de rendements) ainsi que leurs auxiliaires. Ces espèces sont répertoriées dans les fiches suivantes, avec description et photographies, vous n’avez qu’à cliquer sur les liens pour y accéder:

Les différents nuisibles en tête, vous êtes à présent « aptes » à effectuer des suivis réguliers sur votre parcelle. Ceci en utilisant un outil simple : la fiche de suivi. Le suivi consiste à effectuer des comptages sur un échantillon de 10 arbres par hectare , sur chacun de ses arbres 4 fruits et 4 rameaux sont observés répartis uniformément sur l’arbre. Chaque nuisible agit préférentiellement sur un organe, ainsi vous ne regarderez pas la même chose sur les fruits ou sur les feuilles.

Un exemple : sur une parcelle d’agrumes, vous regarderez sur les fruits les phytoptes et les tarsonèmes, et sur les feuilles les cochenilles visibles à l’œil nu. La fiche de suivi indique les organes à observer pour les nuisibles à suivre. Toujours sur agrumes, il est important de ne pas oublier de regarder le tronc et les branches afin de pallier à une éventuelle pullulation de cochenilles du tronc, ou une attaque de phytophthora.

La technique de comptage est simple, vous avez trois classes d’attaque :

Selon l’intensité du ravageur observé vous notez 0,1 ou 2 dans la case correspondant à l’échantillon observé. Au final lorsque les 40 échantillons sont observés (4 organes par ravageur pour 10 arbres) vous calculez le seuil. Pour celui-ci vous ne prenez en compte que les classes 2 (c’est à vous de juger selon votre tolérance de ravageurs sur la parcelle). Vous faites le total du nombre de 2 notés, que vous divisez par le total des échantillons observés (40 si vous avez observé 4 organes par arbre) et que vous multipliez par 100 pour faire un pourcentage :

Pour cet exemple le phytopte est observé, vous aurez donc observé 4 fruits par arbre pour 10 arbres

Les seuils pour chaque nuisible, à partir desquels un traitement s’avère nécessaire, sont indiqués au dos de la fiche de suivi. Nous remarquons alors que pour l’exemple juste au-dessus, le seuil trouvé est de 27.5% alors que le seuil limite accepté pour les phytoptes est de 20%. Un traitement pourra donc être envisagé sur cette parcelle. Notons également que les acariens ne sont pas visibles à l’œil nu, ils font pourtant partis des ravageurs causant le plus de dégâts sur les vergers d’agrumes car lorsque les dégâts sont visibles il est déjà trop tard. Une seule solution : les observer à la loupe (grossissement entre 10 et 16). Lorsque vous observez plus de 10 acariens dans le champs de votre loupe vous pouvez indiquer la classe 2 sur votre fiche de suivi.

La fréquence idéale des suivis est une fois par mois en période dite « normale » et une fois tous les 15 jours en période de fructification. Ceci afin de ne pas passer à côté d’une attaque d’acariens qui sont particulièrement voraces après la nouaison et pendant le grossissement du fruit.

Selon les résultats de vos suivis vous prenez ou non la décision d’effectuer un traitement selon les seuils que vous avez calculé. A ce moment deux options s’offrent à vous :

• Vous jugez que votre verger est assez équilibré pour faire face à cette attaque et vous préférez attendre que des auxiliaires se mettent en place. Sachez tout de même que beaucoup de problèmes de pullulation d’insecte sont souvent réglés « dans l’ombre » grâce au travail d’entomologistes qui vont effectuer des recherches sur le ravageur en question, aller chercher leur ennemi naturel et essayer de l’acclimater à son nouveau milieu.

• La deuxième option est d’utiliser un traitement chimique. Dans ce cas référez-vous au site e-phy qui vous indique tous les produits homologués sur chaque culture.

Référez-vous également à la fiche traitements phytosanitaires sur ce site qui vous met en garde contre l’utilisation de certains produits, et vous indique les plus efficaces et les plus respectueux pour l’environnement.

Référez-vous également sur ce site à la fiche les bonnes pratiques agricoles qui retrace les précautions à prendre lors d’un traitement.

Une autre recommandation importante lorsque vous traitez : lisez bien l’étiquette afin de ne pas vous tromper dans la dose, il est important de faire votre mélange avec la dose indiquée sur l’étiquette afin de ne pas « sous doser » ou « sur doser », ce qui génère à la longue des résistances sur les nuisibles ciblés. Certains produits en revanche n’entraînent pas de résistance, c’est le cas des huiles par exemple qui ont une action physique d’étouffement que les insectes ne peuvent pas contourner. Dans le cas des huiles il est important, pour que le traitement soit efficace, d’appliquer le produit de telle sorte à ce que l’arbre soit bien mouillé et qu’il « dégouline » afin d’être sûr d’avoir recouvert tous les ravageurs.