Les charançons (jackos): Les adultes mesurent entre 15 et 20 mm de long. La couleur des élytres permet de distinguer les trois espèces.
Les adultes se nourrissent de feuilles en provoquant des dégâts typiques. Les mâles vivent en moyenne 2 mois et les femelles 3 mois : elles peuvent pondre jusqu’à 5000 œufs. Les œufs sont déposés par groupes de 20 à 200, côte-à-côte en une seule couche, entre deux feuilles d’agrumes. Les œufs sont blancs à jaunâtres, lisses, ovales, et mesurent environ 1,2 mm de longueur x 0,5 mm de largeur. Les larves néonates tombent au sol où elles vont s’enfouir. Les larves, en grandissant, vont s'attaquer à des racines de plus en plus grosses, puis vont atteindre le pivot central, pouvant causer la mort de jeunes arbres. Les arbres plus âgés sont affaiblis et ne meurent que si l’infestation est très forte. La longueur du cycle de développement des Diaprepes sp. varie entre 8 et 14 mois.
Les charançons du genre Diaprepes sont assez communs dans les vergers guadeloupéens. Ils ont été observés dans 33% des parcelles sous le vent, 100% des parcelles au vent et 33% des parcelles de Grande-Terre. Les niveaux de dégâts sont très variables et dans certains cas la situation est préoccupante. En effet, on note une recrudescence des populations de Diaprepes depuis juin 1998, ce qui pourrait faire penser que les émergences sont plus nombreuses quand arrive la saison humide. Ce constat est bien marqué sous le vent et en Grande-Terre où l’amplitude pluviométrique entre le carême et la période humide est plus importante qu’en zone au vent. L’estimation des niveaux de populations est indirecte puisqu’on peut seulement donner un indice de dégâts. Le plus rigoureux, (mais le plus lourd) serait de faire des comptages de larves au niveau racinaire afin d’estimer l’inoculum.
Les nombreuses tentatives de lutte par l’utilisation de produits chimiques ovicides, larvicides, en application foliaire, au sol ont montré une efficacité limitée. Il semble que des populations résistantes ont été sélectionnées, et surtout qu'un déséquilibre biologique a été créé, par élimination des prédateurs et parasites des Diaprepes . Seul un contrôle biologique semble capable de maintenir les charançons à un niveau bas, et ce de façon durable. Les traitements phytosanitaires doivent tenir compte d’un certain nombre d’insectes, de nématodes et de champignon, qui régulent naturellement les populations de Diaprepes . Voici les principaux auxiliaires relevés dans la littérature :
Constatant des problèmes récurrents d’attaques sur jeunes vergers par les Diaprepes , un programme de lutte biologique avec des nématodes entomopathogènes a démarré en 2005 en Guadeloupe. Il associe le CIRAD, l’INRA et l’association des pépiniéristes (APPG).
Fiche réalisée en 1998 par F. Leblanc (Cirad), P. Fournier (Cirad) et J. Etienne (Inra).
Fiche actualisée en 2005 par F. Le Bellec (Cirad).
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