Chez toutes les femelles adultes de cette famille, le corps est abrité sous un “bouclier” cireux formé de trois enveloppes superposées, de forme et de disposition variables selon les genres. Les femelles, toujours fixées, ont perdu leurs pattes et peuvent former de véritables encroûtements sur les organes végétaux. Les mâles, ailés quand ils existent, émergent d’un bouclier qui ne comprend que l’exuvie du premier stade larvaire, suivi ou non d’une formation cireuse.Les principales cochenilles diaspines observées dans les vergers d’agrumes guadeloupéens sont les suivantes:
Le bouclier de la femelle est circulaire (2mm de diamètre) et convexe. Il comprend trois anneaux concentriques correspondant aux différentes mûes. La plus petite est brun-clair, la seconde brun rougeâtre, la dernière brun à noir avec une fine bordure claire. Le corps de la femelle, rougeâtre, n'est pas adhérent au support.
Cette cochenille se développe sur les feuiles et les fruits. Elle peut localement former des encroûtements. Le pou rouge est très commun dans les vergers de Basse-Terre (dans près de 70% des parcelles), un peu moins en Grande-Terre (un tiers des vergers), à des niveaux plutôt bas. Toutefois, de fortes infestations ont été notées sur orangers Navel à Sainte-Rose en août et à Baillif en juillet 98. Dans ces situations, de nombreuses fourmis sont présentes et doivent interférer avec les insectes auxiliaires.
C. adonidum semble très bien contrôlée par des micro-guêpes parasitoïdes Chalcidiens, dans la mesure où les insecticides ne les ont pas tuées.
Il s'agit d'une cochenille au bouclier allongé, incurvé, s'élargissant d'avant en arrière. Mesurant environ 3 mm de long, son bouclier est brun. Une membrane ventrale cache le corps de la femelle et ses œufs.
L. beckii
se fixe sur tous les organes aériens. Lors des piqûres, elle excrète une salive toxique qui peut décolorer feuilles et fruits autour du point de succion, voire entraîner leur chute si des encroûtements se forment. En Guadeloupe, la cochenille virgule est commune (90% des vergers de Basse-Terre, 70% des vergers de Grande-Terre). Elle se contente de s'installer sur quelques feuilles âgées à l'intérieur de la frondaison, voire au niveau du point de contact entre deux fruits. Aucune pullulation n'a été constatée.
Lepidosaphes beckii semble très bien régulée par ses ennemis naturels endémiques, parmi lesquels on peut remarquer une guêpe parasitoïde.
Le bouclier de la femelle (env. 2 mm L) est légèrement incurvé à rectiligne, et sa largeur s'accroît d'avant en arrière. Celui-ci, de couleur brun-clair, porte une carêne longitudinale médiane et des stries en chevrons. Le bouclier mâle est beaucoup plus caractéristique: il ne comprend que l'exuvie du premier stade larvaire, suivie d'un manchon blanc, allongé, orné de trois carênes longitudinales. Sur le terrain, ce sont les mâles qui indiquent la présence d'Unaspis citri.
Unaspis citri se développe de préférence sur le tronc et les charpentières où elle peut former des encroûtements blancs (photo ci-contre à droite). Les piqûres répétées de jeunes branches favorisent la fissuration de l'écorce qui sera un accés pour le champignon Phytophthora
sp..
On peut également trouver cette cochenille sur la face inférieure des feuilles si l'infestation est très forte.
Unaspis citri
est très commune en Guadeloupe (90% des vergers de Basse-Terre, 33% des vergers de Grande-Terre) et semble affectionner les zones ombragées humides.
Le bouclier de la femelle (env. 2 mm L) est aplati et sa couleur est beige avec un bord plus clair. Sur feuilles, la cochenille s'installe le long de la nervure médiane. Son bouclier prend alors une forme semi-circulaire. Sur fruits, le bouclier a une forme circulaire classique.
En Guadeloupe, Pseudaonidia
est présente sporadiquement dans les vergers d'agrumes. Aucune pullulation n'a été constatée. Toutefois, on peut observer quelques populations non négligeables parmi des colonies de pou rouge de Floride, Chrysomphalus adonidum
.
Le bouclier de la femelle (env. 1,5 mm L), ocre au centre et beige clair à sa périphérie, est translucide. Il est possible de distinguer le corps de l'insecte sous le bouclier.
Morphologiquement, des confusions d'identification sont possibles avec d'autres cochenilles diaspines telles que Aulacaspis cinnamomi ou Peudaonidia trilobitiformis.
Selanaspidus se fixe sur feuilles et sur fruits.
En Guadeloupe, cette cochenille est relativement rare. Aucune pullulation affectant le verger n'a été constatée.
Fiche réalisée en 1998 par F. Leblanc (Cirad), P. Fournier (Cirad) et J. Etienne (Inra).
Fiche actualisée en 2005 par F. Le Bellec (Cirad).
© CIRAD 2008 - Informations légales - Contact : Centre Cirad Vieux-Habitants