En agriculture, une des sources importante de pollution est la mauvaise gestion des fonds de cuve des pulvérisateurs et des eaux de lavage du matériel de pulvérisation, lavage trop souvent effectué à des endroits inadaptés. La gestion de ces effluents est un point clé pour limiter les pollutions par les pesticides et l’acquisition de références en conditions tropicales est aujourd’hui indispensable.
Financées par la DIREN Guadeloupe, deux solutions de gestions de ces effluents ont donc été entreprises sur le domaine expérimental du CIRAD Vieux-Habitants comprenant la construction des équipements suivant :
- Une aire de lavage des matériels utilisés pour réaliser les traitements phytosanitaires
- Un système de traitement des effluents utilisant le principe de l’évaporation
- Un système de traitement des effluents utilisant le principe du biobed
Le biobed est un système suédois inventé en 1993 par le professeur Torstensson. Les biobeds sont des systèmes de dégradation des substances actives, testés depuis 1993 en Suède et aux Etats Unis. Ils se basent sur le pouvoir épurateur du sol et des bactéries qu'il contient. Un substrat constitué de terre (25%), tourbe (25%) et paille (50%), est placé dans un bac étanche pour favoriser la dégradation des substances actives par les bactéries aérobies. L'activité bactérienne dégrade les substances actives. L'élimination du contenu des bacs pourrait se faire par épandage de ces produits. Une étude pour homologation de ce procédé est en cours en France (décret à paraître). En Suède, les Biobeds sont maintenant bien intégrés chez les agriculteurs. On estime leur nombre à plus de 1000. Cependant, le contexte n’est pas le même qu’en France. En effet, les agriculteurs suédois sont beaucoup plus sensibles aux problèmes environnementaux et conscients de leur rôle dans la préservation de cet environnement. De plus, la réglementation suédoise est plus sévère que celle du reste de l’Europe. Après 10 ans de pratique, les biobeds sont considérés comme efficaces mais de nombreux paramètres restent à étudier comme le suivi complet des molécules et des résidus liés, les critères objectifs de changement du substrat ou la caractérisation des souches biologiques efficaces pour la dégradation des molécules phytosanitaires.
En France métropolitaine différentes équipes travaillent sur ces systèmes de biodégradation (Inra Dijon, CTIFL…), l’entreprise Bayer a même développé son propre concept commercial (Phytobac®) basé sur ces mêmes principes. Pour notre part, nos objectifs sont d’une part de valider le procédé avec des matériaux locaux (la bagasse de canne à sucre au lieu de la paille) et d’autre part d’étudier la dégradation des produits phytosanitaires couramment utilisés en arboriculture fruitière (agrumes).
Ce système de traitement des effluents est destiné aux produits phytosanitaires non biodégradables (de type métaux lourds), tels le cuivre et le soufre ; produits qui s'avèrent être très utilisés en arboriculture fruitière.
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