L’utilisation de produits phytosanitaires en agriculture peut entraîner des risques pour l’individu et l’environnement, s’ils sont mal employés ils peuvent également créer des dommages sur la culture. Il est donc nécessaire de respecter un certain nombre d’étapes essentielles au bon déroulement du traitement.
Selon le code du transport des matières dangereuses sur la route, un agriculteur peut transporter sur un engin agricole jusqu’à une tonne de produits en emballage inférieur ou égal à 20L. Au-delà de cette charge il faut se référer à la réglementation sur le transport des matières dangereuses sur la route (ADR).
Garder les produits dans leur emballage d’origine. Les conserver dans un local réservé à cet usage uniquement, frais, sec, aéré, muni d’un sol étanche et fermant à clé. Prévoir une réserve de matière absorbante en cas de fuites. Ne pas fumer dans le local.
Cas particulier des produits très toxiques T+ : Autorisation de détention d’une tonne maximum de produit pendant 10 jours au moment de l’utilisation.
En dehors de la période de traitement autorisation de détention de 50kg en liquide ou 200kg en solide.
Tout d’abord il est nécessaire de bien connaître la parcelle à traiter afin d’anticiper sur la manière de traiter (pente, ruissellement, proximité d’un cours d’eau, superficie, type de sol,…). Il faut également faire attention à bien respecter les doses indiquées en fonction de la culture et de la flore ou du ravageur à contrôler. L’utilisation de techniques de piégeage et des suivis réguliers sur la parcelle sont vivement conseillés afin de déterminer des seuils de traitement. Ceci afin d’éviter les traitements « systématiques » et ne traiter que lorsque cela est vraiment nécessaire. Il est également important de varier les matières actives afin de limiter l’apparition de résistances.
Attention : n’employez que les produits homologués pour un usage précis, sans quoi vous encourrez le risque d’être puni par la loi.
Le matériel d’application : Vérifier l’état des buses, des filtres, des tuyaux, avant d’utiliser chaque matériel. Vérifier les fuites en activant le matériel avec de l’eau, en profiter pour régler la pression et la répartition de pulvérisation.
Protection de l’utilisateur : L’utilisateur doit porter des vêtements qui protègent tout le corps ; il doit également se munir de gants, de bottes, de lunettes de protection et d’un masque.
A la fin du traitement les protections doivent être nettoyées et rangées en dehors du local où sont stockés les produits phytosanitaires. L’utilisateur doit se laver les mains et le visage, il est même préférable qu’il prenne une douche et qu’il change de vêtements.
Préparation de la bouillie : Respecter le produit homologué sur la culture et le nuisible à traiter. Calculer la dose en fonction de l’indication sur l’étiquette du produit et la surface de la parcelle à traiter. Remplir la cuve sur une surface éloignée d’un cours d’eau, si possible imperméable et conçue à cet effet. Vérifier avec attention la phase de remplissage afin d’éviter tout débordement et munir l’arrivée d’eau d’un clapet anti-retour pour ne pas contaminer la source. Rincer les emballages vides 3 fois et verser les eaux de rinçage dans le pulvérisateur.
Lire attentivement les précautions d’emploi indiquées sur les étiquettes de chaque produit.
Aménager la parcelle afin de limiter les impacts du traitement sur l’environnement : Enherber les bordures de chemin et de parcelle. Respecter une distance minimum de 20m d’un point d’eau.
Observer le thermomètre, l’hygromètre, l’anémomètre et le baromètre, sinon les prévisions météo, avant de traiter : ne pas traiter par fortes chaleurs pour ne pas brûler la culture. Ne traiter que si le vent est inférieur à 10km/h pour éviter les dérives en dehors de la parcelle. Ne pas traiter si des pluies sont prévues dans les heures qui suivent l’application, afin d’éviter les ruissellements et les phénomènes de lixiviation responsables de la pollution des eaux de surface et souterraines
Nettoyage des emballages : La réutilisation des emballages est interdite. Il est également interdit de les brûler sur l’exploitation. Il est conseillé de rincer chaque bidon au moment de l’utilisation comme il est expliqué au paragraphe – préparation de la bouillie. Les emballages de produits phytosanitaires non utilisés ou périmés (PPNU) doivent être confiés à un organisme de collecte spécialisé (ex : Chambre d’agriculture).
Nettoyage de la cuve : Rincer 3 à 5 fois la cuve et asperger les eaux de rinçage sur la parcelle traitée, ne pas les verser près d’un cours d’eau, dans une cours de ferme, dans un égout ou dans un fossé. Rincer avec particulièrement d’attention les buses et les filtres.
Cas des bidons vides d’une contenance inférieur ou égale à 25L : Une fois rincés et égouttés les bidons doivent être stockés à l’abri, les bouchons à part. Au moment de la collecte il sera demandé de délivrer les bidons et les bouchons séparément.
Cas des bidons vides d’une contenance supérieurs à 25L : Il n’est pas obligatoire de les rincer. Contrairement aux bidons inférieurs à 25L, il faut les donner bouchés, bien vides et propres à l’extérieur.
Cas des produits périmés ou non utilisés : Ils sont à remettre bouchés et en bon état lors de la collecte. Cela concerne les produits périmés, ceux ayant été interdits suite à un changement de législation, ou encore les produits non utilisés suite à un changement cultural.
Fiche rédigée par Laure de Roffignac (Assofwi, Guadeloupe)
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