L’origine du carambolier ( Averrhoa carambola ) est controversée, cependant le sud-est asiatique semble la plus probable. Toujours est-il qu’aujourd’hui il est répandu à travers toute la zone inter-tropicale du globe. Son introduction aux Antilles date quant à elle de la seconde moitié du 18ème siècle. Cette espèce y est maintenant très commune. Le carambolier est classé dans la famille des oxalidacées, tout comme son cousin d’ailleurs, le bilimbi ( Averrhoa bilimbi ). Le carambolier est d’abord un arbuste ramifié mais peut devenir un arbre de10 m de haut. Ses longues feuilles composées sont alternes. Les fleurs sont petites et roses au cœur pourpre, elles sont regroupées en panicule. L’arbre est très productif, et porte presque continuellement des fruits. Ces derniers, de couleur jaune-vert à jaune-orange, possèdent 5 à 6 côtes qui donnent, à la carambole, sa forme étoilée lorsqu’elle est coupée. De nombreuses variétés sont connues, notamment en Asie (une belle collection existe aussi au CIRAD Vieux-Habitants). Deux groupes de cultivars se distinguent, le premier regroupe les caramboles à chair croquante légèrement acidulée, très sucrée et aromatique. L’autre groupe comprend les caramboles à chair plus molle et acide. Les fruits les plus sucrés s’apprécient crus, en salade de fruits ou en jus. Cuites avec du sucre, on en fait des sirops ou des confitures. Le fruit immature des variétés plus acides s’utilise pour les préparations aigres-douces, dans les courts-bouillons et blaffs. L’acidité du bilimbi est due à l’acide citrique qu’il renferme tandis que pour les variétés douces de carambole c’est l’acide oxalique qui domine, les personnes sujettes aux lithiases ne devront d’ailleurs pas en abuser. Sinon les deux espèces sont riches en potassium et vitamine A, les teneurs en vitamines C sont faibles pour le bilimbi à modérées pour la carambole. Le carambolier est très populaire aux Antilles et largement planté dans les jardins. Comme beaucoup de fruits, son développement en tant que culture de diversification semble être lié à ses possibilités de transformation locale. En effet, frais, ces fruits sont encore peu vendus sur les marchés et sont principalement utilisés comme fruits de décoration dans la restauration (salade de fruits, en décoration de plats…). Cependant, de nombreux produits transformés peuvent être envisagés avec ces fruits : jus, gelées, confitures, punch, fruits cristallisés… du vin pétillant a même été produit il y a quelques années en Guadeloupe! Des débouchés existent donc : produits de transformation ou en frais (encore trop peu exploité aux Antilles ; les caramboles peuvent se conserver 3 à 4 semaines à 8°C). Les producteurs apprécieront quant à eux la rusticité de l’espèce et sa régularité de production.
Le carambolier prospère sous des climats et des sols extrêmement variés ; il préfère cependant les zones humides (supérieur à 1500 mm d’eau/an). Il craint par contre les sols hydromorphes et/ou salins. Cette espèce est tolérante au froid, elle est même cultivée en zone subtropicale.
Le carambolier se multiplie facilement par graines, ce mode n’est cependant pas conseillé car il ne garantit pas une reproduction fidèle de la variété, d’où une diffusion de variétés acides assez fréquente. Le marcottage est possible mais le greffage est préféré (sur un plant issu d’une graine) ; le plaquage d’œil ou la greffe en anglaise compliquée sont deux modes couramment pratiqués.
Les densités de plantation sont comprises entre 277 (6 m x 6 m) et 500 (5 m x 4 m) arbres à l’hectare. Il est préférable de planter au moins deux variétés différentes afin de favoriser une bonne pollinisation et donc de bonnes récoltes. Les premiers fruits des plants greffés sont observés dès la deuxième ou troisième année ; les plants issus d’une graine porteront vers 5-6 ans. C’est une espèce productive, il n’est pas rare d’observer des récoltes annuelles de l’ordre de 50 à 300 kg par arbre. Une taille de formation est nécessaire afin de ne conserver que 3 à 4 charpentières basses ; la taille d’entretien doit ensuite permettre la pénétration de la lumière ainsi que limiter la hauteur des arbres (maximum 4 m). Quelques maladies et ravageurs lui sont connus et notamment un ravageur inféodé, la mouche de la carambole ( Bactrocera carambolae ). Actuellement, ces problèmes phytosanitaires sont peu importants en Guadeloupe ; les oiseaux (et notamment le sucrier) peuvent cependant causer des dégâts importants.
Fiche rédigée par Fabrice Le Bellec - http://agents.cirad.fr/index.php/Fabrice+LE+BELLEC
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Article original paru dans Les Antilles Agricole n°10 - 2006 - 52 Morne Ninine - 97129 Gosier - Guadeloupe - natlouis@ais.gp
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