On compte 500 espèces de passiflores dans le genre Passiflora , presque toutes endémiques du Nouveau Monde. Ces plantes sont des lianes qui s’accrochent par des vrilles. Les feuilles sont alternes et simples sur la tige qui peut atteindre 50 mètres de longueur. Elles sont cultivées pour leurs fleurs et la saveur de leurs fruits. La pulpe du fruit est juteuse ou gélatineuse et renferme de nombreuses petites graines comestibles.
Aux Antilles, seules 3 passiflores sur 17 présentes ont un réel intérêt alimentaire ; il s’agit de la pomme-maracuja ( Passiflora edulis f. flavicarpa ), de la pomme-liane ( Passiflora laurifolia ) et de la barbadine ( Passiflora quadrangularis ). La pomme-maracudja pourrait être une culture de diversification importante. Elle est malheureusement freinée par une maladie, une pourriture du collet provoquée par un complexe parasitaire ( Phytophtora sp. , Fusarium sp. et Pytium sp. ), qui entraîne rapidement la mort des plants. S’agissant d’une maladie du sol, la recherche de porte-greffes tolérants a donc été entreprise. Deux porte-greffes, indigènes des Petites Antilles, peuvent être préconisés : Passiflora serrato-digitata et la pomme-liane. Cette dernière semble donc a plus d’un titre intéressante puisque, outre son utilité comme porte-greffe, elle peut également être cultivée pour son fruit (pulpe douce et parfumée) extrêmement apprécié sur les marchés. La barbadine reste, quant à elle, un fruit de diversification secondaire.
Autres renseignements disponibles :
Exigences agroclimatiques
Pomme-maracuja : à préférer dans les zones écologiques de basse altitude. Sols riches, profonds et surtout drainant.
Pomme-liane : s’acclimate à des zones écologiques très variées, de basse comme de moyenne altitude. Sols riches et profonds.
Multiplication
Pomme-maracuja : bouturage ou greffage en fente de variétés sélectionnées (maracuja à peaux jaune, rouge ou rose) sur porte-greffes tolérants ( Passiflora serrato-digitata
ou Passiflora laurifolia
).
Pomme-liane : bouturage ou semis de graines.
Techniques culturales
La culture nécessite un palissage (vertical sur 1 fil à 2 m de hauteur). Les densités de plantation sont comprises entre 800 et 1000 plants/ha (plants espacés de 5 m sur le rang ; l’espacement entre deux rangs dépend de la mécanisation ou non de la parcelle). Une orientation des lignes de plantation Est-Ouest est idéale. Ces espèces sont gourmandes en éléments fertilisants (en matière organique et en azote), la fumure est aussi à caler en fonction de l’analyse de sol. La vigueur des lianes impose des tailles régulières ainsi qu’un ‘démêlage’ hebdomadaire des branches secondaires. Lorsque la récolte est terminée, ces branches secondaires sont rabattues à 2 ou 3 yeux. La pollinisation de la pomme-maracuja est généralement assurée par Xylocopa brasilianorum
(le vonvon), en cas d’absence de ce dernier une pollinisation manuelle est alors indispensable (les abeilles étant trop petites pour la réaliser efficacement). Une irrigation d’appoint est indispensable en zone sèche. Aux Antilles, hormis la pourriture du collet et l’alternaria sur maracuja (maladie provoquant des taches sur feuilles et fruits), et les dégâts de rats sur pomme-liane, peu de maladies et ravageurs spécifiques sont observés. Les rendements moyens observés sont de l’ordre de 10-20 t/ha pour une densité de 1000 plants.
Fiche rédigée par Fabrice Le Bellec - http://agents.cirad.fr/index.php/Fabrice+LE+BELLEC
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Article original paru dans Les Antilles Agricole n°6 - 2005 - 52 Morne Ninine - 97129 Gosier - Guadeloupe
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