Le processus d’infection typique met en jeu une succession commune d’étapes. L’inoculum arrive sur le fruit par des conidies transportées par l’eau. Ces conidies germent et forment un appressorium terminal. Cette structure globulaire est protégée par une fine paroi caractéristique qui lui confère une certaine résistance aux conditions défavorables (facteurs climatiques, fongicides…).
L’appressoria à la surface du fruit semble être la principale forme de latence de l’anthracnose. Cette période de latence est causée par la résistance du fruit immature qui contient des composés toxiques (phytoalexines). Sur manguier, les appressoria émettent un hyphe de pénétration qui se développe dans l’assise cellulaire sous-cuticulaire avant d’être momentanément arrêté.
L’anthracnose se développe rapidement sur un fruit mûr parce que ce dernier a perdu sa résistance naturelle lors du mûrissement, d’où des problèmes de conservation post-récolte.
Cuivre. Fongicides de synthèse.
La période de latence est une période clé pour la lutte contre l’anthracnose. L’objectif étant de bloquer la reprise du développement. Des traitements pré-récolte entre la floraison et la récolte peuvent être préconisés (dès la nouaison, application d’un fongicide de contact en alternance avec un systémique), et des traitements post-récolte (trempage dans l’eau chaude).
De plus, certaines mesures de conduite du verger peuvent être appliquées pour limiter le développement de ce champignon, comme la taille qui permet d’éviter un trop grand développement de l’arbre afin de pouvoir traiter la totalité de l’appareil végétatif, la suppression dans le mois qui précède la floraison des tiges et branchettes nécrosées porteuses de l’inoculum primaire, et l’éclaircissage qui permet une bonne aération.
Cette maladie est présente partout en Guadeloupe. Dans les vergers infectés, la totalité des arbres sont généralement atteints.
Fiche rédigée en 2005 par D. Herzog (Cirad).
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