Le psylle asiatique, Diaphorina citri Kuwayama: l’adulte mesure entre 3 et 4 mm de long; le corps est gris tacheté. Les ailes antérieures, triangulaires, sont disposées en toit au dessus de l’abdomen. Elles sont grises, tachetées, avec une bande marron qui commence à la moitié supérieure et qui s’interrompt progressivement à l’apex. Les antennes sont grises avec l’extrémité noire et deux points bruns sur le segment médian. Les adultes de D. citri sont très mobiles et ont un vol rapide. La posture alimentaire est caractéristique: le corps forme alors un angle de 30° par rapport à la surface de la feuille. La larve, aptère, mesure de 0,25 mm de long (premier stade) à 1,7 mm (cinquième stade). Le corps jaune-orangé est très aplati. Ses yeux sont rouges et les pattes sont dissimulées sous de larges fourreaux alaires latéraux. L’abdomen est bordé de filaments blancs et relativement courts. La larve, à la démarche lente, va souvent se nicher à l’aisselle des feuilles. Les œufs, mesurent environ 0,3 mm de long. Ils sont élargis à leur base et fuselés à l’autre extrémité. D’abord pâles, ils deviennent orangés avant l’éclosion. Les œufs sont déposés verticalement à la surface des tissus.
Cet insecte piqueur-suceur affectionne les jeunes pousses. Les œufs sont déposés à l’apex des jeunes pousses ou à la base des bourgeons. La femelle, qui a une durée de vie de plusieurs mois, peut pondre jusqu’à 800 œufs: Le cycle de développement de D. citri varie entre 15 jours et 47 jours. En Floride, on dénombre 9 à 10 générations de D. citri par an.
Diaphorina citri vit souvent parmi les populations de pucerons, ce qui rend sa détection difficile. En cas de fortes attaques, les psylles rejettent une importante quantité de miellat favorisant le développement de fumagine (feutre noir). De plus, les piqûres provoquent la déformation des jeunes rameaux. Mais là n’est pas le principal danger. Le problème majeur est que D. citri est le vecteur de l’organisme bactérien agent du Huanglongbin (Greening), redoutable maladie des agrumes causant un affaiblissement considérable des arbres et leur mortalité. Cette maladie handicape fortement l’agrumiculture dans les pays d’Asie et vient d'être déclarée en Floride (2005). Il n’existe pas d’association porte-greffe - cultivar réellement tolérante à cette maladie.
D. citri peut devenir infectieux à partir des 4ème et 5ème stades larvaires. En effet, il requiert une incubation d’environ 21 jours après une piqûre alimentaire d’au minimum 30 minutes sur un plant contaminé: A partir de là, l’agent pathogène se multiplie dans le corps du psylle, ce qui explique la transmission de la maladie entre chaque mue larvaire. La transmission du Huanglongbin se fait selon un mode persistant.
Après le premier signalement de Diaphorina citri Kuwayama, le psylle asiatique, en janvier 1998, dans deux jardins créoles, l’un à Baie-Mahault, l’autre à Lamentin-Bréfort, les visites mensuelles chez les agriculteurs du réseau ont permis de préciser la zone infestée par cet insecte. Ainsi, des populations importantes d’adultes et de larves ont été observées sur jeunes pousses d’oranger et de limettier aux Abymes, à Sainte-Rose et à Vieux-Habitants depuis le cyclone Georges. La progression de D. citri semble rapide.
Comme il n’y a pas d’auxiliaire endémique de Diaphorina citri en Guadeloupe, l’introduction de Tamarixia radiata (Hym. Eulophidae), parasitoïde spécifique de D. citri , a été menée rapidement afin d’éviter une explosion de ses populations. Le but était de préserver les pépinières (foyers de dissémination du psylle, voire du Greening). Une opération similaire de lutte biologique a été menée à la Réunion, à partir de 1978 contre Diaphorina citri , Elle a consisté à introduire une espèce de guêpe Eulophidae spécifique de Diaphorina citri: Tamarixia radiata Waterston. Lâchés à raison de 30 à 50 adultes par km² de zone agrumicole, ces auxiliaires ont entraîné dans les deux années suivant leur acclimatation une diminution spectaculaire des populations de leur hôte. Le succès de cette opération s’explique essentiellement par l’absence d’hyperparasitisme (Etienne, 1978).
Fiche réalisée en 1998 par F. Leblanc (Cirad), P. Fournier (Cirad) et J. Etienne (Inra).
Fiche actualisée en 2005 par F. Le Bellec (Cirad).
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