Le tarsonème, Polyphagotarsonemus latus Banks: Ce très petit acarien de la famille des Tarsonemidae est muni de quatre paires de pattes: il mesure entre 0,15 et 0,20 mm de long. L’abdomen de la femelle a une forme ovale et sa couleur est jaune pâle. Il faut noter une bande blanche médiane, le long de l’abdomen. Le mâle est plus petit que la femelle et a des pattes plus longues. Les œufs sont caractéristiques: de forme elliptique (0,10mm L x 0,075mm l), ils sont aplatis sur la face en contact avec le support, bombés et ornementés de tubercules de forme hexagonale (ballon de football) sur la face supérieure. Généralement, les œufs sont pondus au niveau des bourgeons. Le cycle de ce ravageur est très rapide (entre 3 et 7 jours).
Le tarsonème fait des dégâts sur jeunes feuilles et surtout sur fruits. Il apprécie les jeunes pousses non lignifiées: Il pique les cellules épidermiques, ce qui induit un enroulement des feuilles puis un rabougrissement du rameau. Les attaques sur fruits sont beaucoup plus graves et massives: Les jeunes fruits sont envahis dès la fin de la floraison. Les symptômes s’expriment lors du grossissement par une subérification de l’épiderme des fruits, donnant un aspect argenté sur limes, brun et liégeux sur oranges. Les Tarsonèmes préfèrent se nourrir sur les fruits à l’intérieur de la frondaison, mais dès que les populations deviennent denses, ils colonisent les fruits exposés au soleil. Toutefois, les dégâts restent souvent localisés à la face ombragée des fruits. Une loupe x15 est nécessaire pour observer le ravageur: il est alors possible de voir les tarsonèmes ainsi que les œufs dans les dépressions des fruits. Ce suivi, hebdomadaire si possible, est le seul moyen de mettre en œuvre des traitements acaricides avant que les dommages causés soient irrémédiables.
Le tarsonème a été observé dans 50% des vergers au vent, 66% des vergers sous le vent, et 30% des vergers en Grande-Terre, mais les principaux foyers observés se trouvent sous le vent. Malgré tout, les attaques massives avec dépréciation des fruits n'excèdent pas 10% des vergers. La variété semblant la plus sensible est la lime. Le stade phénologique critique est la période entre floraison et nouaison.
Le contrôle visuel du tarsonème doit être accru au cours de la période critique de début de croissance des jeunes fruits. Pour les limettiers, cette période se situe entre janvier et mars. On peut retenir un seuil d’infestation de 20% de fruits infestés. On peut considérer que 6 à 8 semaines après la floraison, les risques de dégâts sur fruits sont considérablement réduits. Il importe donc de bien surveiller les arbres (à la loupe sur quelques fruits et sur de jeunes bourgeons) entre la floraison et la nouaison (diamètre du fruit inférieur à 3 mm). Le raisonnement de la lutte contre les tarsonèmes est identique à celle contre les phytoptes.
Fiche réalisée en 1998 par F. Leblanc (Cirad), P. Fournier (Cirad) et J. Etienne (Inra).
Fiche actualisée en 2005 par F. Le Bellec (Cirad).
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