Une espèce est dite endémique lorsqu’elle fait partie de la flore initiale d’une région donnée. Les espèces fruitières endémiques des Petites ou Grandes Antilles sont finalement peu nombreuses (ti-coco, cachiman, pomme-jardin…) et ce statut ‘privilégié’ ne les rend pas pour autant plus communes. D’autres espèces, bien qu’introduites, se sont naturalisées, c’est à dire qu’elles poussent maintenant à l’état sauvage dans les Antilles alors que ce n’est pas leur zone d’origine. Citons par exemple la pomme surette, le néflier, le cocotier, qui forgent désormais le paysage antillais. Certaines espèces, introduites et bien connues, sont maintenant cultivées à des fins commerciales (bananier, orangers, etc.). D’autres encore, quoique aussi largement cultivées, ne sont populaires qu’à travers deux ou trois de leurs variétés alors qu’une réelle diversité locale existe. Ainsi, tout le monde connaît les mangues ‘Julie’, ‘Pomme’ ou ‘Bassignac’ mais qui a déjà goûté aux mangues ‘Zécodinde’, ‘Reine Amélie’, ‘Ananas’, ‘Zéfirine’ ou ‘Bœuf’ ?
Pourquoi pas… mais c’est oublier les espèces fruitières héritées de terres lointaines (Asie, Afrique, Madagascar…) ou plus proches (Amérique du Sud ou Centrale, Grandes Antilles…) qui font maintenant partie du paysage. D’introduction ancienne ou récente, ces espèces fruitières ont été apportées volontairement ou au gré du hasard…. C’est cet ensemble hétérogène qui constitue l’actuel patrimoine fruitier que nous pouvons voir dans les jardins, au détour d’un chemin ou encore lors de balades en forêt. C’est de ce patrimoine-là, bien vivant, qu’il s’agit sur ce site et que nous avons tous le devoir de protéger, ou du moins de respecter, pour que les générations futures puissent continuer comme nous à s’en émerveiller.
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